Elève de Rodin, sculptrice de La Petite Châtelaine, de La Valse, de L’Âge mur, de L’Implorante…elle fût internée de 1913 à son décès en 1943.
Camille Claudel rencontre Auguste Rodin en 1886. Malgré leurs 24 ans d’écart, leur relation est passionnelle.
Élève, puis assistante, elle devient son amante et collabore sur plusieurs œuvres. Pourtant, en 1890, Rodin choisit de rester avec Rose Beuret, sa compagne de longue date. Cette rupture marque un tournant dramatique pour Camille Claudel. Après leur rupture, elle accuse le père de la sculpture moderne de lui voler ses idées. Elle se sent mise à l’écart et sombre dans la paranoïa. Elle ne sent pas considérée en tant que femme artiste et développe un délire de persécution.
La sculptrice fut internée de force par sa mère. Elle séjourne d’abord à l’asile de Ville-Évrard en région parisienne.
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, les hôpitaux de région parisienne sont réquisitionnés pour les blessés. Elle est transférée à l’asile de Montdevergues à Montfavet en septembre 1914.
Camille a d’abord séjourné au Grand pensionnat, réservé aux classes sociales les plus aisées. Mais peu à peu sa famille cesse de payer et Camille Claudel se retrouve à partager son intimité avec des dizaine d’autres femmes dans un vaste dortoir.
Elle a écrit des dizaine de lettres depuis sa cellule. Mais sa famille demande que ses visites et correspondances soient restreintes.
Dans la détresse, elle ne sculpte plus et ne recevra jamais de visite de sa mère qui meurt en 1929, ni de sa sœur.
Retenu à l’étranger par ses fonctions diplomatiques, son frère Paul Claudel vient la voir une douzaine de fois.
Malgré les préconisations du Dr Brunet indiquant que Camille souffre de solitude, la famille ne donnera pas suite.
Les dernières années de sa vie, Camille reste de longues heures dans sa chambre ou dans le parc, assise sur un banc, à attendre une visite.
De nombreuses lettres écrites à ses proches ou à des amies ne quitteront jamais l’asile, puisque sa mère en avait interdit l’envoi.
Au milieu du dortoir trônait le poêle sur lequel elle faisait cuire ses pommes de terre et ses œufs durs, car elle refusait de prendre les repas servis aux malades de peur d’être
empoisonnée.
C’est en ce lieu qu’elle est morte le 19 octobre 1943, dans sa chambre du deuxième étage. Cette petite pièce de 10 m² était meublée par un lit métallique, une petite table en bois et une chaise. Elle était éclairée par une petite fenêtre sans volet mais munie de barreaux.
Camille Claudel meurt le 19 octobre 1943 à l’âge de 79 ans, vraisemblablement par suite de la malnutrition sévissant dans les hôpitaux en France dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, comme des milliers d’autres patients durant ce qu’on a appelé « l’ extermination douce ».
Un cénotaphe est inauguré en 2008 en son honneur au cimetière de Montfavet.