Introduction :
La prise en charge médico-psychologique urgente des victimes d’événements psychotraumatiques de grande ampleur et/ou avec de nombreuses victimes (catastrophes, attentats) est assurée dans chaque département par les Cellules d’Urgence Médico-Psychologique (CUMP). C’est une activité médicale qui fait partie de l’aide médicale d’urgence (SAMU). Elle est règlementée et organisée au niveau national, et se décline au niveau départemental, régional et zonal.
En cas de catastrophe de grande ampleur, et selon des critères définis, une intervention de la CUMP peut être sollicitée, à la demande du SAMU, de la Préfecture, ou de l’ARS. Un déclenchement peut se faire alors de façon graduée.
En cas de déclenchement, la CUMP coordonne dans le domaine qui la concerne l’action des autres acteurs contribuant à l’aide et au soutien des victimes. En cela : la CUMP peut être amenée à travailler en lien avec des associations d’aide aux victimes, la justice, l’éducation nationale, des structures départementales ou municipales, des structures hospitalières ou extra hospitalières, ou à se conventionner avec des associations telles que la Croix Rouge par exemple.
Organisation :
En France, il existe une CUMP par département, rattachée au SAMU et joignable via le 15 ou le 112.
Sur le Vaucluse, la CUMP 84 est une unité qui s’organise en lien avec le SAMU 84, et qui est positionnée sur le Centre Hospitalier de Montfavet, au sein du PAISMT (Pôle d’Activité Inter Sectoriel et Médico Technique). Ses locaux sont situés au niveau du Bâtiment les Arcades.
La CUMP 84 est coordonnée par un médecin psychiatre référente départementale, nommée par l’ARS. La Psychiatre responsable de la CUMP est chargée de coordonner l’activité et les moyens de la CUMP. Elle constitue une équipe de coordination, et met à jour annuellement la liste des professionnels volontaires de la CUMP. Elle organise, en lien avec la CUMP régionale et le SAMU départemental ; une formation annuelle selon un référentiel national destinée aux volontaires.
Pour parfaire l’expérience de ses professionnels, la CUMP 84 participe aux exercices NOVI (Nombreuses Victimes) ORSAN (Organisation du système de santé en situations sanitaires exceptionnelles), AMAVI (Afflux massifs de victimes), SSE (Situations sanitaires exceptionnelles) ou Plans blancs organisés annuellement en lien avec le SAMU et les services de l’état.
Les volontaires de la CUMP sont médecins, psychiatres, psychologues ou infirmièr.e.s formés à la prise en charge des psychotraumatismes. D’autres catégories de personnels tels que les assistants sociaux-éducatifs, assistants administratifs, secrétaires ou ambulanciers peuvent assister les membres de la CUMP notamment lors des interventions.
Les Professionnels de la CUMP peuvent intervenir sur les lieux de l’évènement, ou dans des établissements de santé, ou encore dans les centres d’accueil des familles et des impliqués ( CAI, CAF). Ils installent un PUMP (Poste d’Urgence Médico Psychologique) destiné à la prise en charge des impliqués et des victimes.
Enfin, la CUMP départementale peut être sollicitée en renfort à différents niveaux : régional, zonal, extra-zonal ou national, voire international. A ce titre : elle peut être mobilisée hors du département en cas d’évènement exceptionnel.
Prises en charges médico psychologiques :
Lorsqu’elle est déclenchée, la CUMP a pour objectif d’atténuer l’impact psychique des événements traumatiques, de prévenir le risque de développer un trouble de stress post traumatique, de repérer les états nécessitant un soin dédié, et d’orienter les victimes et leur famille vers des prises en charges ultérieures adaptées. Les soins peuvent être immédiats ou post-immédiats. Les professionnels de la CUMP proposent des soins médico psychologiques ( défusing ou debriefing psychologique) aux victimes, qu’ils soient adultes ou enfants, de façon individuelle ou en groupe. Ils peuvent être amenés à délivrer un traitement médicamenteux, à établir des certificats médicaux, à organiser une hospitalisation, ou orienter vers un autre dispositif : structures hospitalières ou ambulatoires de psychiatrie et de santé mentale, associations, médecin traitant, ou vers d’autres professionnels du secteur.
Symptômes à surveiller en cas d’exposition à un évènement traumatique :
Si vous avez été exposé à un évènement traumatisant, des symptômes peuvent apparaitre dans les heures, les jours, ou les semaines qui suivent. Chacun peut réagir différemment: angoisses, sentiment d’insécurité, irritabilité, troubles du sommeil … Chez certaines personnes, des pensées, des sensations, des images ou des sons pénibles de l’évènement peuvent ressurgir. Ce sont des réactions fréquentes, et généralement, ces symptômes disparaissent progressivement.
Les adultes de tous âges comme les enfants peuvent être concernés, et certaines personnes peuvent présenter des modifications du comportement, des peurs, des difficultés à s’endormir ou à se concentrer au travail ou à l’école.
Lorsque ces symptômes persistent : il est important de recourir à une aide médicale ou psychologique professionnelle et spécialisée pour éviter le développement de troubles de stress post-traumatiques.
En plus des centres médicopsychologiques de secteur (CMP), des consultations spécialisées hospitalières dédiées aux troubles de stress post-traumatiques existent sur notre département : L’unité de Consultation Psychotrauma, le Centre régional Psychotrauma, ou le service de Victimologie Joseph Grasset sur Avignon.
En cas de symptômes persistants ou impactant votre vie quotidienne : il ne faut pas hésiter à consulter un professionnel de santé mentale dans le secteur public (Centre Hospitalier, CMP de secteur…) ou le secteur privé (cabinet médical ou psychologue, ou encore clinique privée.).
Sources et ressources :
https://www.info.gouv.fr/guide-victimes/cellules-d-urgence-medico-psychologique-cump
